À la fin de l'année 54 ap. J.-C., les Parthes, sous la conduite de Vologèse, menèrent une expédition militaire contre l'Arménie de Rhadamiste. Cet événement suscita des rumeurs à Rome, d'abord informatives, puis critiquant l'inexpérience militaire du jeune Néron, qui venait de succéder à Claude. |
Fine anni turbidis rumoribus prorupisse rursum Parthos et rapi Armeniam adlatum est , pulso Radamisto, qui saepe regni eius potitus, dein profugus, tum bellum quoque deseruerat . Igitur in urbe sermonum auida , quem ad modum princeps uix septem decem annos egressus suscipere eam molem aut propulsare posset, quod subsidium in eo, qui a femina regeretur, num proelia quoque et obpugnationes urbium et cetera belli per magistros administrari possent, anquirebant. Contra alii disserunt melius euenisse, quam si inualidus senecta et ignauia Claudius militiae ad labores uocaretur, seruilibus iussis obtemperaturus. Burrum tamen et Senecam multa rerum experientia cognitos ; et imperatori quantum ad robur deesse, cum octauo decimo aetatis anno Cn. Pompeius, nono decimo Caesar Octauianus ciuilia bella sustinuerint ? Pleraque in summa fortuna auspiciis et consiliis quam telis et manibus geri. Daturum plane documentum, honestis an secus amicis uteretur, si ducem amota inuidia egregium quam si pecuniosum et gratia subnixum per ambitum deligeret . (7) Haec atque talia uulgantibus, Nero et iuuentutem proximas per prouincias quaesitam supplendis Orientis legionibus admouere legionesque ipsas propius Armeniam collocari iubet. |
À la fin de l’année, des rumeurs confuses rapportèrent que les Parthes avaient une nouvelle fois fait une sortie et que l’Arménie était dévastée ; Radamiste, en outre, avait été chassé, disait-on, lui qui avait souvent alterné le pouvoir et la fuite de ce royaume, mais qui avait aussi alors abandonné la guerre. Par conséquent, dans une ville avide de conversations, on s’interrogeait : comment un prince qui avait à peine dépassé sa dix-septième année pouvait-il soutenir ou écarter ce poids ? Quel soutien dans un enfant encore dirigé par une femme ? Pouvait-on aussi régler batailles, sièges et autres affaires de guerre par des intermédiaires ? D’autres leur opposaient que les événements étaient plus favorables que si cela avait été Claude qui, affaibli par une vieillesse indolente, avait été appelé aux travaux militaires, lui qui aurait obéi aux ordres de ses esclaves. Là, c’étaient Burrus et Sénèque, connus pour leur grande expérience. Que l’empereur manquait-il de forces, alors que Cn. Pompée, à dix-huit ans, et César Octavien, à dix-neuf, avaient soutenu les guerres civiles ? Quand il s’agit des situations les plus hautes, le cours des choses est, le plus souvent, dicté par la foi et la raison, plutôt que par les armes et les combats. Il en donnera, oui, des preuves de ses allégeances envers le parti de l’honnêteté plus qu’à celui de ses amis s’il choisit un chef pour sa valeur et sans tenir compte de la jalousie, au lieu d’avoir recours à l’intrigue pour en prendre un de riche et de confiant en son crédit. (7) Alors que se répandaient ces propos et d’autres du même genre, Néron ordonne d’employer la jeunesse mobilisée dans les provinces environnantes à compléter les légions d’Orient et de surcroît de placer les légions elles-mêmes plus près de l’Arménie. |