Agricola […] ita disseruit : « […] Ergo egressi, ego ueterum legatorum, uos priorum exercituum terminos, finem Britanniae non fama nec rumore, sed castris et armis tenemus : inuenta Britannia et subacta. Equidem saepe in agmine, cum uos paludes montesue et flumina fatigarent, fortissimi cuiusque uoces audiebam : « quando dabitur hostis, quando adimus ? » Veniunt, e latebris suis extrusi , et uota uirtus que in aperto, omniaque prona uictoribus atque eadem uictis aduersa. […] (34) Hi sunt, quos proximo anno unam legionem furto noctis adgressos clamore debellastis ; hi ceterorum Britannorum fugacissimi ideoque tam diu superstites. Quo modo siluas saltusque penetrantibus fortissimum quodque animal contra ruere, pauida et inertia ipso agminis sono pellebantur, sic acerrimi Britannorum iam pridem ceciderunt, reliquus est numerus ignauorum et metuentium. |
Agricola […] fit ce discours : « […] Ce sont donc les anciens légats pour moi, les armées précédentes pour vous que nous avons surpassés en tenant le terme de la Bretagne non pas par on-dit et rumeurs, mais par les camps et les armes : la Bretagne, nous l’avons découverte et soumise. Moi-même souvent au cours de notre marche, alors que les marais, les montagnes et les fleuves vous harassaient, j’entendais la voix des plus braves : « quand l’ennemi nous sera-t-il donné ? Quand lui tombons-nous dessus ? » Les voilà qui viennent, débusqués de leurs tanières, et vos vœux, votre valeur sortent au grand jour – tout sera favorable aux vainqueurs, tout sera contraire aux vaincus. […] (34) Ce sont eux qui avaient attaqué l’année dernière une légion en cachette, de nuit, et dont vous aviez, d’une clameur, triomphé ; ce sont eux qui, parmi tous les autres Bretons, sont les plus lâches et qui ont pour cette raison survécu si longtemps. Ainsi que l’homme qui pénètre dans les forêts et les défilés est assailli par les animaux les plus braves, tandis que les bêtes peureuses et molles sont chassées par le seul son de l’armée en marche, les plus acharnés des Bretons sont déjà tombés, tandis qu’il ne reste que le groupe des poltrons et des craintifs. |