Et postquam [Piso] Syriam ac legiones attigit, largitione, ambitu, infimos manipularium iuuando, cum ueteres centuriones, seueros tribunos demoueret locaque eorum clientibus suis uel deterrimo cuique attribueret, desidiam in castris, licentiam in urbibus, uagum ac lasciuientem per agro militem sineret, eo usque corruptionis prouectus est ut sermone uulgi parens legionum haberetur. Nec Plancina se intra decora feminis tenebat, sed exercitio equitum, decursibus cohortium interesse, in Agrippinam, in Germanicum contumelias iacere, quibusdam etiam bonorum militum ad mala obsequia promptis, quod haud inuito imperatore ea fieri occultus rumor incedebat. |
Après avoir atteint les légions de Syrie, Pison eut recours à la libéralité, à la brigue, à l’aide donnée aux plus humbles soldats ; dans le même temps, il délogeait les anciens centurions et les tribuns rigoureux pour donner leur place à ses clients ou aux pires éléments et laissait s’installer la paresse dans le camp, la licence dans les villes, l’inconstance et le relâchement chez les soldats ; de cette façon, il en vint à ce degré de débauche que les on-dit de la foule le considéraient comme le père des légions. Mais Plancine ne se limitait pas non plus à ce qui sied aux femmes : au contraire, elle travaillait à l’exercice des cavaliers et se mêlait aux manœuvres des cohortes, outrageant Agrippine, outrageant Germanicus – certains bons soldats allaient même jusqu’à lui témoigner une complaisance coupable parce que, secrètement, le bruit se répandait que cela n’allait pas à l’encontre de la volonté de l’empereur. |