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Voix de la Foule chez Tacite

Extemplo Libyae magnas it Fama per urbes, / Fama, malum qua non aliud velocius ullum [...]

(Virgile, Énéide, 4.173-174)

Illustration médiévale de la Fama

Illustration de l'édition Brant de l'Énéide, Strasbourg 1502

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En jaune, les termes renvoyant à une vocalisation collective. En vert, le discours indirect rattaché à la foule.

n° 225 [Hist] I, 12 Arrivée d'un rapport concernant la sédition de Germanie
L'ordre artificiel choisi par Tacite pour raconter les événements de janvier 69 le conduit à faire d'abord le récit de la situation à Rome, puis celui des troubles en Germanie. L'historien décrit cependant ici l'arrivée des nouvelles alarmantes venant du nord de l'Empire (il s'agit du refus des deux légions de Germanie supérieure de prêter le serment à Galba le 1er janvier), et les conséquences qu'elle eut en précipitant l'adoption de Pison.
Paucis post kalendas Ianuarias diebus Pompei Propinqui procuratoris e Belgica litterae adferuntur, superioris Germaniae legiones rupta sacramenti reuerentia imperatorem alium flagitare et senatui ac populo Romano arbitrium eligendi permittere quo seditio mollius acciperetur . Maturauit ea res consilium Galbae iam pridem de adoptione secum et cum proximis agitantis. Non sane crebrior tota ciuitate sermo per illos mensis fuerat, primum licentia ac libidine talia loquendi, dein fessa iam aetate Galbae . Paucis iudicium aut rei publicae amor : multi stulta spe, prout quis amicus uel cliens, hunc uel illum ambitiosis rumoribus destinabant, etiam in Titi Vinii odium, qui in dies quanto potentior eodem actu inuisior erat.  Peu de jours après les calendes de janvier, l’on reçut une lettre du procurateur de Belgique, Pompeius Propinquus, dans laquelle il était dit que les légions de Germanie supérieure, rompant le respect dû au serment militaire, réclamaient un autre empereur, laissant au Sénat et au peuple romain le soin de le choisir afin que leur sédition fût reçue avec plus d’indulgence. Cet événement amena à son terme l’adoption que Galba examinait depuis quelque temps en lui-même et avec ses conseillers les plus proches. Dans la cité toute entière, absolument aucune rumeur n’avait été, ces derniers mois, plus fréquente, d’abord parce qu’il était permis et que l’on adorait propager de tels propos, et puis parce que Galba avait désormais un âge vénérable. Peu de gens considéraient l’État avec discernement ou avec amour ; au contraire, nombreux étaient ceux qui, dans un espoir insensé, jetaient leur dévolu sur un candidat, selon les liens d’amitié ou de clientèle, intriguant par des rumeurs ; jouait aussi un rôle la haine que l’on éprouvait pour Titus Vinius qui, plus puissant de jour en jour, était du même coup de plus en plus haï.