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Voix de la Foule chez Tacite

Extemplo Libyae magnas it Fama per urbes, / Fama, malum qua non aliud velocius ullum [...]

(Virgile, Énéide, 4.173-174)

Illustration médiévale de la Fama

Illustration de l'édition Brant de l'Énéide, Strasbourg 1502

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En jaune, les termes renvoyant à une vocalisation collective. En vert, le discours indirect rattaché à la foule.

n° 210 [Ann] XV, 65 Rumeur sur les ambitions impériales de Sénèque
Après la répression de la conjuration de Pison, Tacite rapporte une rumeur selon laquelle le véritable prétendant à l'Empire n'était pas Pison, mais Sénèque, qui aurait été placé à la tête de Rome après un premier putsch.
Fama fuit Subrium Flauum cum centurionibus occulto consilio, neque tamen ignorante Seneca, destinauisse ut post occisum opera Pisonis Neronem Piso quoque interficeretur tradereturque imperium Senecae, quasi insonti [et] claritudine uirtutum ad summum fastigium delecto. Quin et uerba Flaui uulgabantur , non referre dedecori, si citharoedus demoueretur et tragoedus succederet, quia ut Nero cithara, ita Piso tragico ornatu canebat. Le bruit courut que Subrius Flavus, après avoir tenu un conseil secret avec les centurions et sans que Sénèque l’ignorât, avait arrêté que, après le meurtre de Néron conduit par Pison, Pison aussi serait tué et l’Empire remis à Sénèque comme à un innocent choisi pour l’éclat de ses vertus pour la charge suprême. Bien plus, ces paroles de Flavus se répandaient : la honte était la même, avait-il dit, si un citharède était chassé pour être remplacé par un poète tragique – de fait, si Néron chanté accompagné d’une cithare, Pison, lui, le faisait avec le costume du tragédien.