Pars multo maxima imminentis dominos uariis rumoribus differebant : trucem Agrippam et ignominia accensum, non aetate neque rerum experientia tantae moli parem ; Tiberium Neronem maturum annis, spectatum bello, sed uetere atque insita Claudiae familiae suberbia ; multaque indicia saeuitiae, quamquam premantur, erumpere . Hunc et prima ab infantia eductum in domo regnatrice ; congestos iuueni consulatus, triumphos ; ne iis quidem annis quibus Rhodi specie secessus exul egerit aliud quam iram et simulationem et secretas lubidines meditatum. Accedere matrem muliebri impotentia : seruiendum feminae duobusque insuper adulescentibus qui rem publicam interim premant quandoque distrahant. (5) Haec atque talia agitantibus grauescere ualetudo Augusti et quidam scelus uxoris suspectabant. Quippe rumor incesserat paucos ante mensis Augustum, electis consciis et comite uno Fabio Maximo, Planasiam uectum ad uisendum Agrippam […] . |
Ceux qui étaient de loin les plus nombreux colportaient en diverses rumeurs la menace que représentaient les maîtres : Agrippa ? cruel et échaudé par le déshonneur, pas à la hauteur, au vu de son âge et de son expérience, d’une tâche si lourde ; Tiberius Nero ? homme fait et éprouvé par la guerre, mais doté de l’antique orgueil naturel chez les Claudii – de nombreux signes de sa cruauté, quoique réprimés, cherchaient à éclater. Lui-même, et ce dès sa première enfance, avait été introduit dans une maison régnante ; s’étaient entassés sur sa jeunesse consulats et triomphes ; même lors de ces années passées à Rhodes en exil sous l’apparence d’une retraite, il n’avait mis en place que sa colère, sa dissimulation et ses débauches secrètes. En outre, sa mère et son incapacité, propre au féminin, à se contenir : c’est à une femme qu’il faudrait obéir et, en outre, à deux jeunes hommes capables de tantôt opprimer l’État, tantôt de le déchirer. (5) Voilà, à peu près, ce qu’ils agitaient, alors que la santé d’Auguste s’aggravait et que certains soupçonnaient son épouse d’un crime. De fait, la rumeur s’était propagée qu’Auguste, quelques mois auparavant, en n’en faisant la confidence qu’à un groupe choisi et accompagné seulement de Fabius Maximus, s’était rendu à Planasie pour voir Agrippa […]. |