Igitur, audito fine Augusti, uernacula multitudo, nuper acto in urbe dilectu, lasciuiae sueta, laborum intolerans, implere ceterorum rudes animos : uenisse tempus quo ueterani maturam missionem, iuuenes largiora stipendia, cuncti modum miseriarum exposcerent saeuitiamque centurionum ulciscerentur. Non unus haec , ut Pannonicas inter legiones Percennius, nec apud trepidas militum auris, alios ualidiores exercitus respicientium, sed multa seditionis ora uocesque : sua in manu sitam rem Romanam, suis uictoriis augeri rem publicam, in suum cognomentum adscisci imperatores. |
Donc, lorsque l’on eut appris la mort d’Auguste, un grand nombre de Romains que l’on avait récemment recrutés dans la ville, gens habitués à la débauche et rétifs aux labeurs, se mit à remplir l’esprit grossier des autres de l’idée que le temps était venu de réclamer pour les vétérans un congé assez tôt venu, pour les jeunes un salaire plus important, pour tous une limite convenable à leurs misères ; il fallait ore se venger de la cruauté des centurions. Et ce n’était pas une seule personne, comme c’était le cas de Percennius au milieu des légions de Pannonie, qui tenait ces propos, pas plus qu’ils n’étaient destinés aux oreilles tremblantes de soldats qui jetteraient leur yeux sur des armées en meilleure forme : au contraire, la sédition avait de multiples bouches et de multiples voix – c’était dans leur main, disaient-ils, que reposait le sort de Rome ; par leurs victoires que s’agrandissait l’État ; d’après leur nom que se nommaient les généraux. |